[su_note_shadow]Le but est de placer la patiente en état de confiance et de relaxation, dans une passivité active, faite de "lâcher prise" et de "contrôle intérieur".[/su_note_shadow]

La technique d'hypnose tout a fait informelle, est d'établir un lien conversationnel continu , expliquant clairement le déroulement de la consultation par l'utilisation de métaphores adaptées.

Le ton général, correspond au profil du soignant, est ouvertement placé sur la  dimension de l'humour.

Le discours devant s'adapter au patient, on en retient l'articulation générale

1- Placer le patient confortablement en lui demandant de se relaxer s'il le désire.

Je vais vous inviter à vous relaxer,

2- Placer le médecin au maximum à côté du patient, contact visuel + contact manuel. Les yeux dans les yeux, la main sur le ventre - je parle au patient par le biais de son utérus

Je vais maintenant demander à votre utérus de se détendre, et vous allez m'aider...

3- Énoncer clairement  le déroulement du geste, mais sans jamais donner de détail technique, par l'utilisation des métaphores. "Baliser évite de baliser"

La pose va se dérouler en 3 temps successifs, et chaque temps durera exactement 4,5 secondes

4- Garder toujours la tonalité "Hypnotique", par les mots utilisés (registre positif) et par le ton de la diction (calme et monocorde) en encourageant le patient.

Bien, très bien, tout se passe exactement comme il faut,  vous vous débrouillez très bien

5- Enfin la dernière règle, est bien évidement qu'il faut savoir s'affranchir des règles et des stéréotypes en s’adaptant à la réaction de chaque patient. (La seule condition non négociable est que le patient doit poser sa tête)

L'utilisation des Métaphores

La métaphore stimule l'imagination positive et désamorce le fantasme négatif du jargon technique, elle donne au geste sa dimension magique  :

Jargon	Métaphore
Le spéculum	devient un spéculum Souple
Hystéromètre	Clef Magique
Col utérin	Porte secrète

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L'installation

La table doit être "confortable", la patiente doit être à l'aise, elle n'a pas besoin d'être totalement dévêtue "C'est comme elle le sent, c'est elle qui décide",  l'idéal étant de bien dégager les fesses et si possible l'abdomen.

La table est réglée plutôt en position fesses hautes et surtout tête basse, afin d'éviter à la patiente avoir une vue directe sur les manipulations qui doivent passer en second plan, la têtière sera d'autant plus abaissée que la femme a tendance à lever la tête pour tout contrôler... (ce qui est bien sur assez facile, si l'on possède une table "articulée")

J'ai une préférence pour les reposes jambes (ou attelles) plutôt que les étriers qui me semblent plus confortables, puisque le corps repose entièrement sans aucun effort.

Nous allons appliquer ensemble les techniques de la relaxation, le corps humain disposant de ressources insoupçonnées, car aujourd'hui c'est vous qui allez travailler......

En même temps je saisis un coussin large et moelleuxCoussin (modèle Ikéa) que je cale délicatement sous la tête de la patiente, (c'est le premier objet "magique" qui entre en scène)

"Nous allons utiliser pour vous aider  d'un coussin de "relaxation",

Posez votre tête confortablement,

C'est à ce moment qu'il faut guetter le signe clef de la réussite :

• La femme ferme les yeux.

Parfait, vous avez compris le principe, maintenant je vous invite à vous vous concentrez etc ...

Et on passe directement à la suite

NB : Il y a un autre signe clef de la réussite : c'est la femme qui dit d'emblée : "Ce n'est pas la peine ça ne marche pas avec moi !" (celle la vient précisément de perdre le contrôle)

Si les yeux sont toujours ouverts :

Laissez votre tête s'enfoncer dans le moelleux coussin de relaxation, vous pouvez baisser les paupières ... si vous le désirez,

Le nerf de la guerre c'est la respiration. A ce moment on peut poser la main sur le ventre, doucement, juste pour le contact ...

Vous respirez lentement, ... doucement, ... par le nez ... , ou par la bouche, c'est vous qui décidez, (vous pouvez même par les oreilles si vous y arrivez)

Les points de suspension montre que le ton à changé. Les phrases sont courtes, suivies de longues pauses, les pauses sont calquées sur la respiration du patient (mirroring), le ton est monotone, posé, mélancolique, quasi ennuyeux ...

[su_note_3d color="#f0b835"]"Ici on prend son temps, ici on on gagne du temps, car le reste va s’enchainer très rapidement"[/su_note_3d]

 On peut même ... si  vous faites très attention ... si vous vous concentrez bien ... distinguer l'air qui rentre par la narine gauche ... et l'air qui rentre par la narine droite .... peut être un peu plus frais

Il faut à tout pris éviter la respiration de panique avec halètement, qui par l'hyper ventilation est l'antichambre du malaise.

On pourrait presque si vous vous concentrez encore un peu plus, distinguer les molécules d'air qui pénètrent dans vos poumons ... leur forme ...  leur couleur ... leur musique ...

L'exercice de respiration est un parmi d'autre. On garde ici le principe d'adaptation au patient, et d'inspiration du soignant.

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Ensuite j'explique la pose en 3 étapes :

Nous allons maintenant procéder en 3 étape successives :

Je montre 3 avec mes doigts

qui vont durer chacune exactement 4,5 secondes

Le diable est dans les détails, j'énumère :

La première ... la seconde, et ... ?

Normalement la patiente attentive répond avec un sourire

"La troisième !!!"

Non seulement on a pu détourner son attention, mais on la fait participer activement à l'intervention en lui donnant le rôle de coéquipier (comme dans les feuilletons américains)

Je pose les 3 instruments sur la paillasse et j'explique en montrant du doigt :

1. Premier temps : le spéculum

2. Deuxième temps : la clef magique

3. Troisième temps : le stérilet

4. Quatrième temps : La réanimation ... (grand sourire)

Eh oui, le discours hypnotique, c'est comme un discours politique : "On ne fait jamais ce qu'on a promis)

La femme sourit, si elle est toujours un peu coincée, le truc imparable est de fouiller la boite du stérilet l'air contrarié en marmonnant :

Mais bon sang ou est passée la notice de pose ..., comme c'est ma première fois ...

La femme comprend qu'on plaisante, donc qu'on est à l'aise et détendu, et comme nous sommes synchronisés par nos exercices de respiration, elle est à l'aise et détendue en miroir, focalisée sur ce que nous pouvons dire de si intéressant!

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Premier temps : le spéculum

Ce spéculum est un spéculum spécial pour poser les stérilets, c'est un spéculum souple, ... il est chaud et douillet, .... vous ressentez peut être une petite fraicheur)...

°On évite absolument les phrases révolvers du type : "Attention! ça va être un peu froid"

Je reprends place à côté de la patiente

Regardez le curseur de téléchargement,

J'écarte mes 2 index façon Sardine Marseillaise

Nous avons déjà fait 33,33% du chemin

Je rapproche mes 2 index d'1/3,

De cette façon la femme prend conscience du chemin parcouru, de la facilité à le parcourir, et de la réalité de la brièveté du geste.

Deuxième temps la ... ?

J'interroge la patiente, qui 9 fois sur 10 a oublié ...

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Clef magique

Je saisis l'hystéromètre délicatement, je reprends ma position "technique"

La clef magique est une clef qui est ... ?

J'interroge la patiente et cette fois 9 fois sur 10 elle répond :

• ... "Magique !"

 

Je touche votre col, .... vous sentez peut être quelque chose, ... et maintenant ... vous sentez votre col qui s'endort ... doucement, ... votre col est endormi ...

Et comme c'est une clef qui est magique, elle va maintenant ... ouvrir la petite porte ... secrète ...

Si le col résiste, on peut demander de l'aide ...

Je vous demande maintenant de vous concentrez ... et d'ouvrir la porte  !

La porte c'est l'isthme, et si le sphincter résiste toujours, on peut être amené à utiliser une pince de pozzi, pour éviter le recul du col.

Il est inutile de donner des détails, puisque la femme est en transe et donc en confiance, et qu'elle perd de ce fait la notion du temps. De plus (pour ceux qui suivent)  son col vient d'être "anesthésié" avec l'instrument magique (Il vaut mieux à ce moment la ne rien dire, cela n'est pas gênant, que de dire qu'on a un problème à résoudre, qu'on doit sortir une "pince", et risquer de convertir la transe en éponge à stress)

Si la femme parle du temps qu'il fait, ou des enfants, on soutient sa conversation, tout en manipulant son col, comme un homme politique : avec un grand sourire dans le naufrage ... seul compte ce qu'on imagine

A ce stade, la femme n'a du ressentir "aucune douleur" puisqu’on a quasiment rien fait ... d'agressif !

On repart à côté de la patiente, pour activer le compteur temporel :

les 2/3 du travail soit 66,66% entre les 2 index

Ce qui permet matérialiser le progrès et le temps qui reste.

On place la main sur le ventre doucement , en faisant semblant de discuter avec l'utérus

La petite porte est grande ouverte, maintenant...  je peux faire de TOI ... ce que je veux... (on précise que l'on parle à l'utérus)

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Troisième temps : le stérilet

On remarque qu'on passe beaucoup plus de temps à discuter à côté de la patiente qu'à manipuler des outils entre ses cuisses

Tout gynéco, expérimenté, qui a déjà passé 45 minutes à réanimer une dame en malaise vagal, avec 5 de tension, et 10 de pulsations, après 2 Adrénalines : avec une salle d'attente pleine, sait qu'en prenant son temps maintenant il va gagner un temps fou tout à l'heure...

J'ouvre donc la boite et je présente le stérilet à la patiente (je n'ouvre jamais une boite de stérilet si je ne suis pas sûr de pouvoir le mettre)

La femme fantasme sur la taille du stérilet, on va donc détruire son fantasme pour le remplacer par un autre :

Nous allons maintenant mettre le stérilet, mais avant je dois régler le curseur que voici (je montre le curseur hystérométrique) sur l'échelle de Richter qui est l'échelle des tremblements de terre, ...

selon l'intensité de vos rapports sexuels ...

 

 

• ?

il est réglé sur "Mère agitée", mais je peux le mettre si vous le désirez sur "Mère Calme", ou "Tempête sous la couette" ...

Une fois ce choix épique décidé, qui est source pour le clinicien de renseignements passionnants et de commentaires forts inattendus voire de confessions, qui permettent de démarrer une conversation dont le seul but est de détournement l'attention...

Je reprends la position technique de pose pour les 4,5 dernières secondes

Maintenant ma chère "Marie", j'aurais besoin de toute votre attention et de toute votre concentration ..."

Le plus dur est de se rappeler du prénom de la patiente,  afin de capter toute son attention en personnalisant le message, avant de prononcer la phrase qui tue :

Pourriez vous répondre à cette question ... ?

On prépare la pose ...

Est ce que ...

Je suis en train de poser le stérilet

Ton mari ... travaille toujours à la piscine ??? !!!

• ???
• Ben non il est couvreur !

Je coupe le fil ... c'est fini

On aura reconnu la technique dite de confusion, qui consiste à prononcer une phrase interrogative pseudo-débile sur un ton sérieux, ce qui entraine un effort de compréhension du cerveau qui lâche totalement prise sur le contexte pour tenter de solutionner l'énigme...

• Une autre phase type serait "As-tu bien rempli le ticket jaune au secrétariat" (surtout quand on n'a pas de secrétaire) "Ou comment se sont passées tes vacances avec ton cochon d'inde ?" ou "pourquoi le poulet traverse t il la rue ?"
• Ou tout simplement, pour faire plus sérieux : une phrase inintelligible.
  • On commence à parler clairement,
  • puis on baragouine 2 ou 3 "grommel, grommel, grommel",
  • pour continuer la phrase comme si de rien n'était.
• Pendant les Grommels, le sourcil se fronce, le cerveau déconnecte pour tenter de traduire le message ... trop tard ... le mal est fait :'-)

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En conclusion :

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1. On retient qu'il faut parler en permanence à la patiente,
2. En utilisant un discours positif (cf Pipotron ou Hypnotron)
3. Ne pas hésiter à expliquer mais uniquement avec des métaphores (le jargon technique fait peur)
   
4. Donner des points de repères fiables, notamment temporels,
5. Toujours adapter le discours à la patiente, selon les indices qu'elle donne (vous êtes sur la plage, sur la ligne de départ, sur votre cheval etc ...)
6. Et enfin utiliser une technique de diversion flash (confusion) au moment de la douleur finale de pose.

Il y a certaines femmes qui se mettent à jacasser spontanément dès qu'elles sont allongées, induisant une auto hypnose spontanée, par un flot de paroles. Surtout ne rien changer : "On Pose, on Cause !"