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Progestérone et Méningiome : Que sait-on de sûr ?

Quand demander une IRM e cas de traitement progestatif ?
  1. Le méningiome est assez rare 
  2. Le méningiome est une tumeur bénigne 
  3. Elle est hormonosensible :
    1. Prédominance féminine
    2. Augmente avec l'âge
    3. Aggravation par la grossesse
    4. Stimulé par la progestérone
    5. Mais Régressive à l'arrêt de l'exposition

L'étude en cause

Observationnelle rétrospective, non randomisée, diligentée par la sécu, elle part des Méningiomes Chirurgicaux déclarés et récapitule a postériori pour chaque dossier la prescription ou pas de progestatifs, avec une relation dose / durée.

Selon cette étude de la CPAM relayée par l'agence du médicament, un lien statistique significatif fort semble être établit entre méningiome chirurgical et acétate de Cyprotérone (CPA) dans un premier temps, puis plus faible avec tous les autres acétates de progestérone : dont Chrlormadinone = Lutéran  et Nomégéstrol = Lutényl.


Commentaires


Niveau de preuve

Grade des recommandations Niveau de preuve scientifique fourni par la littérature

[su_spoiler_fancy title="Voir les Niveaux de preuve"]
A

NP1

Preuve scientifique établie - essais comparatifs randomisés de forte puissance ;
- méta-analyse d’essais comparatifs randomisés ;
- analyse de décision fondée sur des études bien menées.
B

NP2

Présomption scientifique - essais comparatifs randomisés de faible puissance ;
- études comparatives non randomisées bien menées ;
- études de cohortes.
C

NP3

Faible niveau de preuve
scientifique
- études cas-témoins.
C

NP4

Faible niveau de preuve
scientifique
- études comparatives comportant des biais importants ;
- études rétrospectives ;
- séries de cas ;
- études épidémiologiques descriptives (transversale, longitudinale).
[/su_spoiler_fancy]

Il s'agit ici d'une étude NP4, soit de très faible niveau de preuve,

Imaginons qu'on prenne tous les fibromes utérins opérés (autre tumeur bénigne hormonosensible, et qu'on récapitule les boites de Lutéran remboursées préalablement à l'intervention. Si on y trouve un lien statistique fort, indiscutable, il restera difficile (voire tendancieux) de démontrer le lien de causalité du type "C'est le Lutéran qui donne des fibromes)

Cette étude publiée par l'assurance sociale n'a d'ailleurs pas été validée aujourd'hui par aucune publication scientifique renommée soumise à un comité de relecture rigoureux .

Il existe donc "Un doute"... a prendre comme un avertissement et clairement dirigé contre les prescriptions "hors contrat financier ou AMM"


Ce qu'on sait de sûr :


  • Le méningiome est hormonosensible
  • On ne doit pas prescrire de progestatif en cas d'antécédent de méningiome, sont des données acquises.
  • Ce lien n'est paradoxalement pas observé chez les utilisatrices de la pilule, ( ni combinée ni microprogestative, ni diu ou implant) mais uniquement avec les MACRO PROGESTATIFS ISOLES et en particulier avec la CPA. (Il s'agit donc bien de l'ambiance associant HyperProgestéronémie et HypoEstrogénie induite qui serait le facteur principal de croissance du méningiome)
  • Lutényl et Lutéran sont cités car ce sont les plus prescrits en officine, il n'y a aucune raison d'innocenter COLPRONE ou SURGESTONE sous représentés (effet majeur de biais de prescription)
  • Le méningiome régresse le plus souvent à l'arrêt du traitement.

LES HYPOTHÈSES


Si l'on part d'un autre organe hormonosensible "le sein" dont on connait le rôle Mitogène des hormones plus que Mutagène.

Il semble probable, conformément à ce qu'on sait déjà, que la progestérone ne déclencherait par de méningiome chez une femme indemne mais pourrait  le stimuler chez une femme porteuse.


QUAND PRESCRIRE UNE IRM ?


Le principe est de s'assurer comme pour la mammo avant THM, qu'il n'y a pas "une braise cérébrale préalable" sur laquelle il serait fâcheux de souffler ...

  • En cas de signe clinique à titre de "Céphalées" ou autre signe "Neurologique" avant tout traitement ou au décours d'un traitement.
  • En cas de traitement à forte dose, sur des durées de plus d'un an (puisque n'a pas été notée de corrélation sur des traitements de moins de 12 mois)
  • En cas de renouvellement de traitement (à forte dose) déjà prescrits depuis plus de 5 ans
  • En cas de traitement prolongé par ANDROCUR à forte dose ...

La demande d’une IRM préalable et  son renouvellement à 5 ans semble défendable voire recommandée.