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Turbigot & Pataf
lundi 11 avril 2011, par
On connait tous cette expression
* “Avoir un polichinelle dans le tiroir” (ou avoir un Cornichon dans le bocal)
Qui définit l’état de la femme grosse. On la retrouve en Breton de Lomener
* “Avoir un Homard dans le Casier”
Dans “Les mots et la chose : Le grand livre des petits mots inconvenants Jean-Claude Carrière, récapitule toute les expressions qui qualifient l’acte sexuel
Mais je n’avais jamais entendu celle la :
* “Mettre le Turbigot dans le Pataf”
A prendre très au sérieux puisqu’il m’a été servi par une prof de lettres des Lycées de la république …
* Ou le Turbigot désigne “La bête ” et le Pataf “La Belle”
LA BÊTE
La recherche sur Turbigot est facile, puisqu’un site de spéléologie lui est consacré
http://benoit.velten.free.fr/Club/histTurbigot.html
Il désignerait un “Petit dragon des cavernes du Doubs”
L’allusion sexuelle à la bête qui crache son venin dans la caverne semble évidente
D’un point de vue plus académique on peut voit dans Turbigot le suffixe diminutif OT, (comme pour Jean et Jeannot), ou Bigornot qui désignerait un ‘”Petit Bicorne”,
Soit ici une petite “Turbine”, rappelant peut être la forme hélicoïdale de la queue du cochon ?
A moins que GOT ne soit un radical pleinement signifiant, qui pourrait être dérivé de Dieu comme dans Bigot (Le Béat de Dieu)
Ou plutôt selon A.Rey du latin Gaudere “Jouir”, dont on a pu tirer “Gode”, diminutif de Godemiché (vaguement apparenté à gamahucher = faire une gâterie), et qu’on retrouverait dans “Gaudriole”
LA BELLE
La recherche de Pataf est sèche aussi bien sur Google que dans les dictionnaires
On trouve bien des expressions Pataf, mais jamais d’explication
Peut être un dérivé de Patate ? Mais habituellement c’est plutôt l’abricot qui désigne le sexe féminin chez les poètes troupiers
Une contraction donnerait PAF, habituellement rapportée dans l’onomatopée Pif, Paf Pouf (vous avez dit Pouf ?)
Avec le verbe paffer dans s’empaffé synonyme de s’empiffrer, se gaver, être plein,être bourré, être paf, être ivre.
Beaucoup plus intéressante est l’étymologie du suffixe TAF qui est le verlan du mot FADE “avoir son compte, sa part du butin”, dérivant en argot vers “prendre son TAF, son Fade, son pied”
On retrouve enfin dans le Trésor de la langue Française, une allusion au mot “Fesses” en 1642 “les Fesses luy font taf taf” évoquant le claquement du popotin sous l’effet de la peur,
PaTaf comme dans Pétoche, Pétard, Pétasse ?